En effet, de nos jours, beaucoup de cathédrales en France sont "anonymes", les noms de leurs concepteurs ont été perdus au cours du temps. Alors qu'aux quatre coins du Labyrinthe de Reims se trouvaient quatre personnages représentant les quatre architectes et des inscriptions donnant leurs noms : dans l'ordre Jean d'Orbais qui fit les plans et éleva le chevet, puis Jean Le Loup qui ouvrit les portails Nord, Gaucher De Reims qui commença la façade Ouest et enfin Bernard De Soisson à qui une rosace et les premières voûtes furent attribuées.
- Jean le Loup qui fut maître des dits ouvrages d'icelle église l'espace de seize ans et commença les portaux d'icelle.
- Jean d'Orbais maître des dits ouvrages qui en commença la coiffe de l'église.
- Gaucher de Reims qui fut maître des ouvrages l'espace de huit ans, qui ouvra aux voussures et portaux.
- Bernard de Soissons qui fit cinq voûtes et ouvra l'O, maître d'ouvrage l'espace de trente-cins ans.
*Le cinqième architecte, dont il aurait été fait état, serait Robert de Coucy qui met en œuvre la couverture en plomb, sa mort remonte à 1311.
Tout étaient représentés avec un attribut de leur profession : l'un tenait une équerre, un autre un compas, un troisième une corde à nœuds servant à mesurer et le dernier dressait l'index comme pour donner un ordre.
Au centre du Labyrinthe se trouvait un grand personnage que l'on a coutume d'identifier comme Aubry de Humbert, l'archevêque rémois qui décida en 1211 de reconstruire une nouvelle cathédrale à la place de l'ancienne rasée par un incendie en 1210. Enfin deux autres personnages, que nous n'avons pu identifiés en raison de l'absence d'inscriptions lisibles, se situaient à l'entrée du Labyrinthe. Peut-être étaient-il deux autres architectes désormais voués à l'anonymat.
Certains historiens ont pensé que le Labyrinthe avait été élevé, non seulement pour sa vocation de chemin de pèlerinage, mais aussi à la gloire des architectes qui ont réussi à dresser, au XIIIème siècle, cette colossale œuvre d'art qu'est Notre Dame de Reims. Et ainsi ces historiens ont fait un parallèle avec le Labyrinthe de Cnossos qui immortalisa lui aussi son créateur, l'architecte Dédale.
Malheureusement si vous ne trouvez plus le Labyrinthe maintenant c'est parce qu'il a été détruit en 1779 par les chanoines, soi-disant dérangés par les enfants qui jouaient dedans durant les offices. Malgré sa disparition il reste la marque de ces géniaux architectes qui ont bâti notre chère cathédrale et il sert aujourd'hui de symbole aux monuments historiques français.
IV] La Cathédrale martyre (1914-191)
Suite à la date de l'évacuation, 159 obus sont repérés, dont 42 avant l'incendie et 117 après.
Du 21 mars au 25 juin 1918, les renseignements font défaut. A partir du 25 juin, M. Lexa, chef d'escadron et major de la Place de Reims, a noté, sur les rapports quotidiens de la gendarmerie que la cathédrale aurait donc reçu 287 obus repérés, sans compter la terrible journée du 24 avril 1917, qui fit des ravages, mais dont les impacts n'ont pu être relevés.
Du 21 mars au 25 juin, il n'y eut personne pour tenir à jour ce décompte.
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